Petite leçon de style

Publié le par wonderseb

Comme vous l’aurez peut-être remarqué, j’apprécie particulièrement le mobilier français du XVIIIième siècle.
A cette époque, il ne faut pas oublier que c’est Versailles qui donne le ton en matière de mode et de design.
Le style du mobilier, qui porte le nom des rois qui se succèdent, en est alors à son apogée et de nombreux chefs d’œuvre sont réalisés à tous les niveaux qui démontrent la maîtrise parfaite des ateliers français dans bien des domaines...
Le style XVIII connaîtra un certain renouveau durant les décennies 1970-1980 puis, retombera en désuétude jusqu’à ces dernières années ou les designers semblent se réapproprier et même réinventer le style XVIIIième.
Pour notre plus grand plaisir, les miniaturistes se sont également amusés à reproduire ce style si riche et tellement étonnant.
Pour plus de clarté je vous propose un petit résumé des styles du XVIII qui débute par le style Louis XV et se termine par le style Louis XVI.
 
Le style Louis XV                                             
1720-1750
 
Appelé ROCOCO, terme donné par les Italiens au style qui régnera en Europe dans la première moitié du XVIIIe siècle. En France il s’appelle Louis XV ou style Rocaille à cause de l’ornement du même nom qu’on retrouve sur certains meubles de cette époque.
Le style du mobilier peut se résumer en deux mots : courbes et confort.
Le dos des sièges s’arrondit, les pieds de beaucoup de meubles sont chantournés (galbés), les ressorts de fauteuils font leur apparition.
L’ornement typique est la rocaille d’où le nom de Rococo. La rocaille est un motif à forme de coquillage : asymétrie complète, dessin tourmenté et déchiqueté.
L’acajou apparaît en 1730 dans la région bordelaise et gagne Paris vers la moitié du siècle. Cependant, les bois à la mode pour la construction des meubles massifs sont le chêne, le noyer et le prunier
Mais le Rococo c’est d’abord le triomphe du placage et de la marqueterie. Les essences exotiques apportent la richesse de leur éclat.
Les meubles ordinaires sont massifs et cirés. Les meubles de luxe sont marquetés ou laqués.
Les artisans du rococo ont également fabriqué des meubles en hêtre destinés à être peints.
Retenez que le ressort (siège) est une invention du XVIIIe siècle et que les vis sont filetées sur toute leur surface, tête comprise.
Le Louis XV régional : en province, le style Louis XV possède des qualités que nous apprécions fort aujourd’hui, car il allie l’élégance de l’ébénisterie de Paris à la franchise des matériaux : bois massif, ainsi qu’à la simplicité des ornements : ferrures ou laiton au lieu de bronze. Les bois employés sont : le chêne et le noyer partout ; le hêtre et le sapin plus spécialement en Alsace ; la sapin rouge et le merisier plus spécialement en Normandie ; le sorbier et le poirier plus spécialement en Provence.
Sachez que l’estampille des meubles a été rendue obligatoire en France sous Louis XV : en 1741. Auparavant, un grand nombre de meubles n’était pas signé
 
Le style Louis XVI
 
Le néo-classique (Louis XVI) apparaît déjà sous Louis XV et se poursuit avec le Directoire et l’Empire, pour se prolonger dans le style Restauration.
Le Louis XVI affiche son goût pour la ligne droite, mais qui n’est pas synonyme de raideur ou de pauvreté. Les bâtis sont en chêne, les placages en noyer, certains en acajou.
Les ornements typiques :
Rosaces ; marguerites sur le cube de la ceinture des sièges ; médaillons en porcelaine ; lyres, corbeilles de vannerie, montgolfières ajourés aux dossiers des sièges ; guirlandes (répétition du même motif) ; fausse reliure ; rectangles à angles rentrants ornés chacun d’une rosace ; cannelures des pieds de meubles et de sièges ; le masque radié emprunté au style Louis XIV " Boulle " mais surmonté d’un nœud de ruban dressé sur la chevelure ; les nœuds de rubans ; les cassolettes ; le chapelet de plastres et de perles ; le médaillon ovale, plat et sans bordure, surmonté d’un nœud de rubans.
Sous Louis XVI, le travail de marqueterie sera fait avec plus de maîtrise que sous Louis XV, mais la marqueterie commence à lasser le public qui préfère contempler les belles combinaisons naturelles dessinées par les veines du bois.

Publié dans Le XVIIIième siècle

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